Actualités Juridiques

La faute de la victime d’une infraction devant la CIVI

Une victime de violences volontaires, une fois la condamnation pénale de leur auteur prononcée, saisit une commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI) en réparation de ses préjudices. Celle-ci refuse de l’indemniser. En appel, les juges déboutent également la victime de sa demande. En l’espèce, quelques jours avant l’agression, la victime avait noué une relation amoureuse avec l’amie de l’agresseur et le couple était allé, dans le cadre d’un trafic de stupéfiants, à la rencontre de l’auteur de l’infraction. La Cour de cassation casse l’arrêt au visa de l’article 706-3 du Code de procédure pénale. Selon la Cour d’appel, les juges du fond ont manqué de caractériser le rôle causal de la faute de la victime dans la réalisation de son dommage, subi à la suite des violences volontaires de l’auteur de l’infraction. Pour retenir la faute de la victime, la CIVI doit donc établir la faute de la victime et son degré de gravité mais EGALEMENT lorsqu’une telle faute est constatée : rechercher si celle-ci a bien concouru, au moins pour partie, à la réalisation de son dommage. Peu importante en réalité que cette faute soit concomitante ou non à l’infraction ! En l’espèce, la cour d’appel, en se contentant de relever la consommation de stupéfiants par la victime sans établir le rôle causal de ce fait dans la survenance de son dommage, a violé le texte de l’article 706-3 précité. http://actu.dalloz-etudiant.fr/a-la-une/article/la-faute-de-la-victime-dune-infraction-une-stricte-application-de-la-causalite//h/fa3bf22f4d063e7422391d0f1118196a.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter&utm_campaign=dalloz Source :

La DGCCRF dresse son bilan 2012 – Source : l’argus de l’assurance

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient de publier son bilan d’activité chiffré pour l’année 2012. Dans le cadre de sa mission de « protection économique du consommateur » dont l’objectif est de « veiller à la qualité de l’information des consommateurs et au respect de leurs droits », la DGCCRF a enquêté du côté des assureurs auto et habitation. L’immobilier, les maisons de retraite, le secteur financier, téléphonie mobile et transport ont eux aussi été ciblés. 70 % des réclamations se regroupent sur 4 secteurs : communication et téléphonie (16%), transport (10%), réparations à domicile (18%), commercialisation de produits non alimentaires (28%). Le rapport indique également que la DGCCRF a effectué 740 000 vérifications, contrôlé 142000 établissements et 11 000 sites internse, qu’elle a constaté 142 000 manquements, parmi lesquels 15 700 infractions ont été relevées par PV. viaL'Argus de l'Assurance – La DGCCRF dresse son bilan 2012 – Secteurs

Dans quels cas puis-je saisir la CIVI ?

Si vous avez été victime d’une agression, on vous a probablement parlé de la CIVI. Je vais tenter de faire un rapide point sur le rôle de la CIVI, et surtout sur les conditions de recevabilité d’une demande d’indemnisation. – Quelle CIVI saisir ? Il y a une CIVI (Commission d’indemnisation des victimes d’infractions) auprès de chaque tribunal de grande instance. La Civi compétente est au choix : – celle de votre domicile, – ou celle du lieu de la juridiction pénale saisie de l’infraction, Si vous êtes Français résident à l’étranger et que les faits ont eu lieu à l’étranger, la Civi compétente est celle du TGI de Paris. – Suis-je concerné ? Si l’infraction a été commise en France, vous pouvez obtenir une indemnisation si vous êtes français, membre de l’union européenne, mais également étranger en séjour régulier. Mais vous pouvez également être indemnisé si vous êtes français et qu’une infraction a eu lieu à l’étranger. L’action est ouverte aux victimes mais également à ses proches subissant un préjudice moral en raison de l’atteinte subie par la victime. L’action est également ouverte aux ayants droits des victimes. – Mon dossier est-t-il recevable ? La CIVI a deux grands champs de compétence : 1. Atteintes graves aux personnes, c’est à dire si les faits ont entraîné la mort, une incapacité permanente ou totale de travail d’1 mois minimum, ou en cas de viol, d’agression sexuelle, de traite des êtres humains, d’atteinte sexuelle sur un mineur. Pour tous ces cas, l’indemnisation n’est pas plafonnée. 2. si les faits ont entraîné un dommage corporel ayant entraîné une incapacité totale de travail de moins d’1 mois, ou si les faits sont constitutifs d’un vol, une escroquerie, un abus de confiance, une extorsion de fonds, une détérioration, une destruction, une dégradation d’un bien, Mais dans ce deuxième champ de compétence, l’indemnisation est plafonnée à 4.179 € et les victimes doivent remplir des conditions de ressources. La CIVI est compétente uniquement en cas d’infraction !! Il faut donc que vous ayez été victime d’une contravention, d’un délit ou d’un crime. Peu importe qu’il y ait eu poursuites ou non, mais vous devrez démontrer clairement l’existence de faits constituant une infraction, que cette dernière soit volontaire ou non. Bien évidemment, votre tâche sera bien plus aisée avec un jugement du tribunal correctionnel reconnaissant la personne à l’origine des faits comme étant coupable de tel ou tel délit, mais contrairement à ce que l’on pourrait vous affirmer, cela n’est pas une condition nécessaire. ATTENTION : certaines infractions sont exclues et n’entrent pas dans la compétence de la CIVI : les accidents de la circulation (avec quelques nuances, qui feront sans doute l’objet d’un prochain billet), les accidents de chasse et les actes de terrorisme. – Peut-on m’imputer une faute ? Oui. La réparation peut être refusée ou son montant réduit en raison de la faute de la victime. Dans ce cas, il appartiendra au Fond de Garantie de démontrer non seulement que vous avez commis une faute mais également que cette faute a concouru à la réalisation du dommage. – Comment chiffrer mon indemnisation ? ATTENTION : L’indemnisation devant la CIVI est autonome. Si une indemnisation a déjà été fixée par un tribunal, la CIVI est totalement libre de chiffrer. Vous pouvez donc vous affranchir de la décision déjà rendue par une juridiction pénale. N’oubliez pas que tout préjudice doit être chiffré et démontré. Selon la gravité du dommage, je vous conseille vivement de solliciter une expertise judiciaire. Le chiffrage des préjudices n’est pas chose aisée. C’est d’ailleurs là où le rôle d’assistance d’un avocat prend toute son importance. – Dans quel délai saisir la CIVI ? Votre requête doit être déposée 3 ans à compter la date de l’infraction, et en cas de poursuites pénales, le délai peut être prorogé et expirera un an après une décision définitive rendue par une juridiction. Vous avez néanmoins la possibilité de déposer une requête en demandant un relevé de forclusion si vous avez dépassé le délai. Il vous faudra néanmoins justifier de votre incapacité à saisir la CIVI dans le délai imparti. – Comment saisir la CIVI ? La CIVI est saisie par une requête. Vous pouvez saisir seul la CIVI (mieux vaut néanmoins l’assistance d’un avocat, je reviendrai sur ce point). Il n’y a pas vraiment de formalisme; mais vous trouverez un formulaire sur le site service-public.fr. La requête doit contenir : – Etat civil avec nom date et lieu de naissance, domicile – Dates et précisions des circonstances du dommage – Précisions sur les poursuites pénales – Précisions sur le versement éventuel d’indemnités : quand et par qui ? – chiffrage de l’indemnisation A noter : il faut également faire parvenir toutes les pièces médicales mais également les pièces attestant de pertes financières (dépenses de santé restées à charge, pertes de salaire) ainsi que toutes les pièces pénales que vous auriez en votre possession. C’est le ou la secrétaire de la commission qui se chargera de faire parvenir copie des pièces et de la requête au procureur et au fonds de garantie. – Puis-je demander une provision ? Oui et à tout moment. Vous devrez néanmoins démontrer que l’indemnisation ne peut pas être sérieusement contestable. Si vous sollicitez une expertise judiciaire, demandez une provision dans votre requête. – Le fonds de garantie m’adresse une offre… Puis-je refuser ? Le fonds de garantie a un délai de deux mois après le dépôt de la requête pour formuler une offre, et vous disposez d’un délai de deux mois pour l’accepter ou non. Il n’y a aucune obligation, mettez ce délai à profit pour prendre conseil. En cas de silence de votre part, cela sera considéré comme un refus et le dossier suivra son cours. En cas d’accord, il y aura signature d’un procés verbal de constat d’accord, qui sera homologué par la CIVI. – Comment se passe l’audience ? Vous serez convoqué deux mois avant l’audience. Vous pourrez faire parvenir vos observations complémentaires jusqu’à 15 jours avant l’audience. Attention, il y a un vrai débat contradictoire ! Votre contradicteur sera le Fonds de garantie : il sera présent à l’audience et fera valoir son argumentation (qui vous sera également communiquée avant l’audience, par courrier. L’audience a lieu en chambre du conseil Vous ne pouvez pas faire de nouvelles demandes au cours de l’audience, ni produire de nouvelles pièces. Le ou la Présidente fera un résumé de votre affaire, et vous pourrez faire des observations, de même que le fonds. N’oubliez pas que le Fonds est là pour représenter ses intérêts ! Trop souvent dans l’esprit des justiciables, l’audience n’est qu’une formalité. Vous risquez une grave déconvenue si vous ne préparez pas votre dossier. La commission rendra sa décision en premier ressort. C’est le Fonds de garantie qui vous versera les indemnités. Vous pouvez interjetter appel dans un délai d’un mois à compter la notification de la décision. – Dois-je prendre un avocat ? Ce n’est pas une obligation. Vous pouvez saisir seul la CIVI. Un formulaire CERFA est en ligne : Demande d’indemnisation adressée à la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions Les conditions de recevabilité ne sont pas aisées à comprendre. Si vous avez le moindre doute, prendez conseil auprès d’un avocat, car il est bien certain que le fonds de garantie demandera le rejet de votre requête. Par ailleurs, chiffrer son préjudice n’est pas chose facile. Un avocat pourra vous assister et saura précisément vous dire ce que vous êtes en droit d’attendre. Une partie non négligeable des honoraires peut être prise en charge par votre assureur : renseignez vous. Par ailleurs, selon vos ressources et vos charges, vous avez peut être droit à l’aide

Mon entreprise de télésurveillance a fait l’objet d’une liquidation judiciaire. : Pourtant le bailleur du matériel de télésurveillance me réclame le montant des loyers… Que faire ?

Sous le charme des talents oratoires d’un sémillant commercial, vous avez souscrit un contrat de surveillance par télésurveillance avec une société. A n’en pas douter, les bandits ne passeront pas par là et votre pavillon sera bien à l’abri. Le service en porcelaine de Tatie Micheline pourra trôner fièrement et sans crainte dans votre séjour. En marge de ce contrat, un contrat de location a été souscrit. Tout à votre joie, vous l’avez signé de votre plus belle plume, encore ravi de la bonne affaire que vous venez de réaliser. Vous venez de vous engager pour 48 mois. Quelques mois après, vous notez que votre beau matériel de télésurveillance n’est plus connecté. Malgré vos relances, vous restez sans nouvelles de ce brillant commercial qui a vous a pourtant tellement séduit. Votre déception est grande, d’autant qu’après recherches, vous notez que cette fameuse entreprise vient de faire l’objet d’une liquidation judiciaire. Bref, vous voilà fort marri. Vous avez voulu résilier le contrat de location. Et là surprise ! Le bailleur que vous venez de contacter souhaite percevoir le montant des loyers à échoir (une paille en somme). Que faire ? Aux termes de l’article L 132-1 du Code de consommation alinéa 1 « Dans les contrats conclus entre les professionnels et les non professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses qui ont pour objet de créer au détriment du non professionnel ou du consommateur un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat ». L’alinéa 6 dudit article indique « les clauses abusives sont réputées non écrites ». Précisément, en ce qui vous concerne : La Commission des clauses abusives a émis une recommandation n° 97-01 relative aux contrats de télésurveillance qui recommande notamment que soient éliminées des contrats de télésurveillance proposés aux consommateurs les clauses ayant pour objet « lorsque la télésurveillance est liée à la conclusion avec un autre professionnel d’un contrat de location portant sur la matériel de détection et de transmission d’obliger le consommateur à poursuivre le paiement des loyers alors que le contrat de télésurveillance serait suspendu, résolu ou résilié ». Vous pouvez donc résilier votre contrat de location, contrairement à que le bailleur a indiqué, sans omettre de rappeler bien évidemment cette recommandation ! Si le bailleur ne s’incline pas, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un

A quoi sert le tribunal du contentieux de l’incapacité ?

Méconnu, ce tribunal a pourtant une importance toute particulière pour les handicapés ou les accidentés. Le tribunal du contentieux de l’incapacité se prononce sur les litiges concernant l’allocation adulte handicapé et le taux d’invalidité ou d’incapacité de travail liée aux accidents de travail et aux maladies professionnelles. Comment saisir ce tribunal ? Les coordonnées du tribunal sont transmises avec la décision attaquée par l’autorité qui l’a rendue. ATTENTION, faites attention aux délais ! Le tribunal du contentieux de l’incapacité doit être saisi dans les 2 mois : • de la notification de la décision de la caisse (CPAM, CRAM…) ou de la commission de recours amiable • de la décision implicite de rejet de la commission de recours amiable, c’est à dire 1 mois après le dépôt de la demande à défaut de réponse de la commission. La saisine est faite par dépôt ou envoi d’une déclaration de saisine par lettre recommandée avec accusé de réception au secrétariat du tribunal. A noter : Pensez à réclamer au plus vite le rapport médical qui a fondé la décision contestée. Pour cela il vous suffit d’écrire au médecin conseil (de la CPAM, de la CRAM…) en lui réclamant le rapport. Comment se passe l’audience devant le Tribunal du Contentieux de l’Incapacité ? Vous devez vous présenter en personne. Une audience devant le tribunal du contentieux de l’incapacité peut être déroutante ! En effet, vous aurez la surprise de constater que le Président et les assesseurs demandent la réalisation immédiate d’une expertise ! En effet, il y a un expert judiciaire, présent dans la salle d’audience, qui réalise une expertise médicale judiciaire, dans un petit bureau contigu. Mieux vaut avoir un dossier bien préparé, avec l’assistance d’un avocat, et celle de son propre médecin conseil ! L’affaire sera mise en délibéré et la décision vous sera notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception. A noter : En cas de pathologie spécifique, il est préférable de demander au tribunal de désigner un expert judiciaire ayant telle ou telle spécialité. Comment se passe l’appel ? Il est possible de faire appel de la décision du tribunal dans un délai d’un mois à compter de sa notification. Pour interjeter appel, il faut effectuer une déclaration par lettre recommandée avec accusé de réception au tribunal du contentieux de l’incapacité qui a rendu la décision. L’affaire sera jugée par la Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail.

Je ne suis pas convoqué aux réunions d’expertise judiciaire : le rapport est-il valable ?

Dans ce cas, selon la jurisprudence de la Chambre mixte de la Cour de cassation et son arrêt en date du 28 sept. 2012  n° 11-11381, c’est bien une nullité du rapport (et non une inopposabilité !) qu’il faut donc soulever. En l’espèce, la compagnie Swiss Life soutenait qu’un rapport d’expertise n’était pas contradictoire et ne lui était dès lors pas opposable. En effet, l’expert judiciaire avait tout simplement omis de convoquer la compagnie aux réunions